Infolettre n°251 - 07/06/22 - Démocratie Vivante
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Infolettre n°251 – 07/06/22

Infolettre n°251 – 07/06/22

 

 

 

Par Dominique Villemot

POLITIQUE

IL FAUT DONNER UNE MAJORITE AU PRÉSIDENT

Dimanche se tiendra le premier tour des élections législatives. Manifestement elles ne passionnent pas les Français. C’est ainsi depuis qu’elles interviennent juste après l’élection présidentielle, c’est-à-dire depuis 2002. Les Français ont le sentiment que l’élection présidentielle constitue l’évènement les plus important et que les élections législatives sont secondaires. De ce fait l’abstention y est généralement élevée. Le premier tour de cette année ne devrait pas y déroger. Pourtant, contrairement à ce que croient les Français, notre régime n’est pas présidentiel, mais bel et bien parlementaire. Son originalité réside dans le fait que le pouvoir exécutif a deux têtes : le premier ministre et le président, alors que chez nos voisins (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Belgique…), le chef du gouvernement exerce seul le pouvoir exécutif, le Chef de l’Etat n’ayant qu’une fonction symbolique et protocolaire. Mais le président français ne peut exercer sa primauté et choisir le premier ministre qu’il souhaite que si la majorité de l’Assemblée nationale est la sienne, c’est-à-dire si elle lui doit son élection. Si la majorité des députés lui est hostile, il est obligé de nommer premier ministre celui que cette majorité lui désigne. C’est ce qu’on appelle la cohabitation, que nous avons déjà connue trois fois en 1986-88, 1993-95 et 1997-2002. En période de cohabitation le premier ministre a la prééminence sur le président de la République qui conserve cependant des attributions dans le domaine de la politique étrangère et de la défense nationale et partage avec le premier ministre la représentation de la France aux conseils européens.

Dans un entretien à la PQR samedi dernier, Emmanuel Macron a déclaré : « Le président choisit la personne qu’il nomme premier ministre en regardant le Parlement. Aucun parti politique ne peut imposer un nom au Président », mais, comme dit ci-dessus, ce n’est vrai que s’il n’existe pas de majorité qui lui soit hostile à l’Assemblée nationale. Emmanuel Macron aura donc la liberté de nommer le premier ministre de son choix si la coalition macroniste Ensemble a la majorité, ou s’il n’y a pas de majorité claire. En revanche, si la nouvelle union populaire écologiste et sociale (NUPES) de Jean-Luc Mélenchon a la majorité, le président sera obligé de nommer ce dernier. A priori cela a peu de chances d’arriver car cette union populaire s’est faite autour des idées de Jean-Luc Mélenchon, sans réellement tenir compte des programmes des Verts et encore moins des socialistes. Il est intéressant de noter que, selon un sondage BVA, seuls 48% des sympathisants EELV et 31% du Parti socialiste souhaitent la nomination de Jean-Luc Mélenchon à Matignon.

Il y aura de toute façon des élus de gauche non-membres de la NUPES, des radicaux de gauche bien sûr, mais aussi des socialistes voire des écologistes. Il faut dire que la désobéissance aux traités européens que préconise Jean-Luc Mélenchon, qui signifie en réalité la sortie de l’Union européenne (ne plus appliquer les traités de l’UE signifie par définition sortir de l’UE), ne peut que susciter l’hostilité des socialistes. Ce sont en effet deux socialistes français, François Mitterrand et Jacques Delors, qui sont à l’origine des traités européens actuels. On peut aussi ajouter la sortie du nucléaire et des décisions non finançables, comme le retour de la retraite à 60 ans. Tout cela se traduirait par l’impossibilité pour notre pays de continuer à financer sa dette publique. Nous courrions tout droit vers une situation proche de celle qu’a connue la Grèce en 2012. De toute manière, la cohabitation n’est pas souhaitable, car elle entraine des blocages dans les prises de décision du fait de la rivalité entre l’Elysée et Matignon. Comme l’extrême-droite et la droite semblent en difficulté, la question est donc de savoir si Ensemble aura la majorité absolue ou seulement une majorité relative, comme ce fut le cas pour le PS en 1988. Dans l’entretien mentionné ci-dessus, Emmanuel Macron reproche à Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen de porter « un projet de désordre et de soumission ». Il demande à ce que « les Français fassent le choix de la solidité : d’une majorité stable et sérieuse pour les protéger face aux crises et pour agir pour l’avenir, dans la continuité de l’élection présidentielle ». Il réunira après les législatives un Conseil national de la refondation, « avec les forces politiques, économiques, sociales, associatives, ainsi que des citoyens tirés au sort, sur les réformes touchant notamment au pouvoir d’achat, à l’écologie, aux institutions et aux retraites. »

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